Tour de France

Alaphilippe : et si c'était lui le vrai vainqueur du Tour 2019 ?

Alaphilippe : et si c'était lui le vrai vainqueur du Tour 2019 ?
Julian Alaphilippe peut se retourner avec une grande fierté sur le Tour qu'il vient de courir. © MARCO BERTORELLO
Sauf accident, Egan Bernal (Ineos) deviendra ce dimanche soir, à Paris, le premier Colombien à remporter le Tour de France. Pourtant, à bien y réfléchir, on peut se demander si le grand vainqueur de cette Grande Boucle n'est pas... le 5e du classement général : Julian Alaphilippe. Voilà pourquoi.

1. Il a gagné les coeurs

Depuis 2018 et sa double victoire d’étapes sur le Tour de France, Julian Alaphilippe bénéficiait déjà d’une cote de popularité élevée auprès du grand public. Mais elle a pris des proportions démentielles lors de cette Grande Boucle 2019. La faute à la couleur du maillot qu’il a arboré durant les deux tiers de l’épreuve : le jaune ! Leader du classement général pendant 14 jours, le Montluçonnais a pu voir l’hystérie phénoménale que suscitait la tunique dorée auprès du public. Un engouement que son panache (sur le vélo) et son charisme (en dehors) ont eu le don d'exacerber. Ne cherchez plus le « chouchou » des supporters : il est  montluçonnais.


 

 

2. Il a sorti le Tour de sa torpeur

Certains diront qu'avec Egan Bernal, la première marche du podium final (et même la deuxième avec Thomas) est encore phagocytée par l'équipe Sky (devenue Ineos). Il n'empêche, le Tour qui s'achève ce dimanche soir a été de l'aveu de tous le plus spectaculaire et le plus palpitant depuis des lustres. Un constat qui doit en bonne partie son origine au premier rôle joué par Julian Alaphilippe. Il a, dans l'ordre : aidé son sprinteur, gagné une étape en solitaire, revêtu le maillot jaune, perdu le maillot jaune, reconquis le maillot jaune en s'échappant, provoqué une bordure fatale à certains favoris, gagné le contre-la-montre individuel, résisté dans les Pyrénées et dans la première étape des Alpes, avant que ses jambes ne l'abandonnent. Excusez du peu ! A défaut de victoire finale sur les Champs, il a le droit aux oscars du meilleur acteur et scénariste.

 

« Si on m'avait dit avant le départ »

 

3. Il a dépassé ses objectifs 

Là encore, son Tour 2018 avait déjà été un cru exceptionnel avec deux victoires d’étape et un maillot de meilleur grimpeur ramené à Paris. Difficile de faire mieux, se disait-on. Que nenni ! Alaphilippe est parvenu à gonfler ses stats déjà pantagruelliques (14 victoires au total en 2019, dont la Flèche Wallonne et Milan-Sanremo) en levant à nouveau deux fois les bras sur cette Grande Boucle 2019 (à Epernay et à Pau lors du contre-la-montre individuel). Surtout, il a porté le maillot jaune durant 14 jours, de la 3e à la 6e étape, puis de la 8e à la 19e, entrevoyant la victoire finale jusqu'à deux jours de l'arrivée à Paris. Quelque chose qu’il ne pouvait imaginer dans ses rêves les plus fous au moment du grand départ à Bruxelles : « Si on m'avait dit avant le départ que je ferais tout cela, je n'y aurais jamais cru. »

 

 

4. Il a - presque - gagné financièrement 

Ce n'est pas le point le plus déterminant mais l'intéressé ne va pas s'en plaindre non plus : Julian Alaphilippe est le coureur qui totalise le plus de gains sur ce Tour... avant l'arrivée sur les Champs. Entre ses deux victoires d'étape, son maillot jaune porté à 14 reprises, le coureur auvergnat a en effet empoché jusque-là plus de 40.000 euros de primes. Evidemment, cette somme sera partagée avec toute son équipe Deceunink, comme il est de coutume dans le cyclisme. Au final, Alaphilippe ne sera dépassé que par les membres du podium final qui empochent tous un gros chèque (500.000 euros pour Bernal, 200.000 euros pour Thomas, 100.000 euros pour Kruijswijk).

 

 

5. Il a posé des jalons pour l'avenir

Julian Alaphilippe peut-il jouer le classement général d’un grand tour ? La question était posée régulièrement depuis l’année dernière et suscitait beaucoup d’avis contraires au sein même du peloton. Quelque part, le Montluçonnais a donné plus qu’un élément de réponse à cette interrogation en jouant la gagne sur la plus grande course du monde quasiment jusqu’au bout. Bien sûr, il a bénéficié de circonstances de course favorables et d’une certaine liberté dans les premiers jours, mais parvenir à un tel résultat sans avoir effectué de préparation spécifique et sans équipe taillée pour cet objectif est révélateur. Cela va forcément inciter lui et son équipe à entamer une reflexion pour, pourquoi pas, une éventuelle "reconvertion" à plus ou moins long terme en coureur qui joue le général.

 

Frédéric Verna


COMMENTEZ CET ARTICLE

2 commentaires

nar2 a posté le 29 juillet 2019 à 08h24

Évident qu’il a animé ce tour, pas comme les 2,3,4 du classement général que l’on n’a pratiquement jamais vu

Je réponds J'alerte

mony a posté le 28 juillet 2019 à 22h19

sur il à tout fait dans le Tour c est lui qui a les honneurs.

Je réponds J'alerte

CLERMONT FOOT 63

Gagnez vos places !
Jouez et gagnez vos places pour le match CF63 vs Reims

JOUEZ & GAGNEZ