Un secret. Mais attention : de ceux qu’il ne faut en aucun cas trahir. La date d’ouverture de la billetterie pour les matches de préparation de l’équipe de France de basket masculine reste une énigme aussi bien gardée qu’une raquette par Rudy Gobert et Victor Wembanyama.
Avant les JO de Paris, les Bleus de Vincent Collet vont disputer cinq matches amicaux dont deux à Orléans le vendredi 19 et dimanche 21 juillet. Et bien malin qui peut donc s’avancer sur cette fameuse date qui permettra de décrocher un billet. Dans un premier temps, la Fédération française avait évoqué la mi-mars.
Mystère autour de l'ouverture de la billetterie
Redoute-t-on que les serveurs explosent ? Du côté de la FFBB, on refuse d’évoquer cette seule hypothèse. Pourtant, il devrait bien y avoir un très fort effet Victor Wembanyama, pour son tout premier grand rendez-vous avec l’équipe de France à 20 ans.
Pour Rémi Reverchon, journaliste à beIN SPORTS, diffuseur officiel de la NBA en France, la seule évocation du nom de la nouvelle star du basket suffit désormais à déclencher la folie.
« “Wemby” est déjà plus qu’un joueur. Il y a réellement une folie autour du phénomène Wembanyama. On avait pu s’en rendre compte dans les salles françaises lors de ses matches avec les Mets de Boulogne-Levallois la saison dernière. Les places s’arrachaient, ça jouait même des coudes à la fin pour avoir sa photo ou sa dédicace. Et cela a pris une autre dimension après la draft (l’équivalent d’une bourse de joueurs qui vont débuter dans la ligue, NDLR), à New York, en juin 2023 », explique le journaliste, présent aux côtés de Wembanyama durant toute la semaine de l’événement qui l’a finalement vu devenir le premier basketteur français numéro 1 de la draft.
« Cela avait été un déferlement médiatique. C’était frénétique. Les sollicitations venaient de partout et lui parvenait à rester simple, souriant et décontracté. C’est le Mbappé du basket, tu sens et tu sais qu’il est programmé pour être grand. »
Grand, Victor Wembayama l’est évidemment par la taille. 2,22 mètres. À peu près une hauteur moyenne sous plafond. Grand, le Français l’est aussi par son talent. Avec les San Antonio Spurs, il enchaîne les prestations de haut vol. Il devrait même logiquement être nommé rookie de l’année, le meilleur jeune joueur de NBA, la ligue nord-américaine.
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Sur les réseaux sociaux, chacune de ses actions entraîne une vague de clics inédite. Depuis le début de la saison, “Wemby” a déjà généré plus d’un milliard de vues sur toutes les plateformes des réseaux sociaux de la NBA. Tout juste derrière les légendes en activité de ce sport que sont Steph Curry et LeBron James. Des stars qui n’hésitent pas à qualifier le Français « d’alien ».
Un « alien » pour la légende NBA LeBron James
« À chaque match il sort des gestes qu’on n’a jamais vus pour un joueur de 2,24 m. Il monte la balle comme un meneur, fait des passes comme les Harlem Globetrotters, fait des dunks stratosphériques… C’est un talent unique au monde ! Il est Français, nous avons cette chance : pendant les vingt prochaines années, le meilleur joueur au monde va porter l’équipe de France vers les sommets », analyse George Eddy, commentateur historique pour Canal +, rapidement rejoint par Rémi Reverchon.
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« Beaucoup de joueurs auraient rapidement pu perdre les pédales face à tout cela mais lui est câblé et pense collectif alors que la NBA a tendance à être le sommet de l’individualisme. Il a aussi toujours un mot pour le basket français qu’il veut placer en haut de la hiérarchie mondiale. »
"Wemby" est protégé, les Spurs franchise très, très fermée
Pour veiller à tout cela, le numéro 1 des Spurs peut compter sur sa garde rapprochée : Bouna Ndiaye et Jérémy Medjana, ses deux agents français qui filtrent et valident la moindre petite sollicitation. Quand ils répondent. Car les deux hommes d’affaires prennent soin de ne pas surexposer leur poulain.
Aux États-Unis, la communication de Wembanyama est aussi parfaitement gérée par les Spurs, franchise cornaquée par Gregg Popovich et réputée pour être l’une des plus fermées de la ligue. La marque “Wemby” se protège. Elle se chérit avec ce désir de créer de la rareté autour du joueur.
A la mi-saison NBA, le maillot de Victor Wembanyama était le quatrième le plus vendu derrière Stephen Curry, Jayson Tatum et LeBron James.
Une rareté qui profite évidemment à San Antonio puisque depuis l’arrivée du joueur le plus attendu de sa génération, l’économie locale connaît un bond en avant. Les commerçants surfent sur la vague. Des burgers à l’effigie du Français sont servis. La franchise est aussi plus diffusée sur les chaînes nationales américaines. Une exposition précieuse pour les nombreux partenaires. Le nombre d’abonnements au AT & T Center, la salle des Spurs, a par ailleurs, explosé avec près de 4.000 tickets vendus en plus en début de saison.
Tony Parker a été un précurseur
Cette folie autour de Victor Wembanyama peut-elle être comparée à celle qui avait entouré Tony Parker à son arrivée à San Antonio ? Pour Rémi Reverchon, la réponse est clairement non.
« Les époques sont complètement différentes. Tony Parker a été un précurseur et à son arrivée aux Spurs, les attentes n’étaient pas les mêmes. À l’ère des réseaux sociaux, la NBA est désormais devenue surmédiatisée. En France, c’est “TP” qui a participé à rendre le basket américain accessible pour tous avec notamment ses quatre bagues de champion », commente le journaliste de beIN SPORTS qui va prochainement avoir l’opportunité de commenter un match de Wembanyama depuis les bords du parquet.
Victor Wembanyama en France cet été mais aussi en 2025
En 2025, Paris va ainsi accueillir un match de saison régulière de la franchise de “Wemby”. Un événement attendu par tous les amoureux de basket et qui s’annonce d’ores et déjà historique.
« Ces dernières années, la NBA aime délocaliser des matches, elle le fait à Abou Dhabi, Mexico et Paris. Pour ces rencontres, l’instance lance un appel d’offres auprès des équipes désireuses de s’exporter. Et pour 2025, les Spurs se sont logiquement positionnés pour venir à Paris », explique Rémi Reverchon. Une fois encore, la billetterie devrait exploser.
Benjamin Pommier
benjamin.pommier@centrefrance.com
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