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Sporting tennis Vichy-Bellerive : Patrick Corrazzin a refermé le chapitre Galéa

Sporting tennis Vichy-Bellerive : Patrick Corrazzin a refermé le chapitre Galéa
Patrick Corrazzin a dit adieu au Galéa après une dernière fête. © Sylvain Néron
Passionné de tennis, grand amateur de vin, « Coco » l’épicurien a tenu pendant plus de 20 ans le resto du Sporting tennis. Un site qui l’a (presque) vu naître !

Comme dans la célèbre bande dessinée d’Astérix, l’aventure du Galéa ne pouvait pas se terminer sans un grand banquet. Une choucroute était au menu des ultimes agapes, en ce samedi 12 octobre. « Ce n’était pourtant pas un plat typique du restaurant. Mais il fallait bien vider les frigos. Et puis, la première fois que “Mimi”, ma femme, est venue travailler ici, c’était une choucroute », sourit Patrick Corrazzin, le maître des lieux.

Pas de larmes au moment de revenir sur ses deux décennies à la tête du restaurant du Sporting Tennis. Ne comptez pas sur « Coco » pour sombrer dans la nostalgie. « On est pudique dans la famille », confie celui qui quitte un site dans lequel il est pourtant pratiquement né, en 1952. « Mon grand-père, qui était maréchal-ferrant, avait sa forge tout près, rue Victor-Hugo, à Bellerive. J’avais deux mois quand mes parents m’ont emmené pour la première fois au Sporting », raconte Patrick Corrazzin.

Dans les pas d’Ilès

Son père, Ilès, après avoir été caddie au golf, a ramassé les balles, tenu sa première raquette puis est devenu professeur de tennis sur les courts de la rive gauche. Sa mère, Ginette, y a tenu la boutique, vendant raquettes et tenues.
Tout naturellement, la terre battue du Sporting est devenue la sienne. Sur les traces de son père, sacré champion de France de double en 1956, Patrick Corrazzin a passé son monitorat au début des années 1970 pour enseigner le tennis. « Dans les années 80, j’ai développé une économie autour des stages de tennis avec Didier Cotelle puis Cyrille Nief », se souvient-il.

 

 

« On voulait ouvrir ce lieu légèrement grincheux, un peu bourgeois . Et cela s’est fait par d’incroyables fêtes ! »

Patrick Corrazzin (Patron emblématique du Galéa)

En 1998, la Compagnie fermière songe à fermer le site dont elle est propriétaire. Patrick Corrazzin et Cyrille Nief en obtiennent la location-gérance avant de le racheter, en 2005. Coco coiffe sa deuxième casquette, celle de restaurateur. Lui derrière le comptoir du Galéa, son associé sur les courts. « On voulait ouvrir ce lieu légèrement grincheux, un peu bourgeois. Et cela s’est fait par d’incroyables fêtes ! »
Comme les balles sur la terre battue, l’enfant de Bellerive pose son empreinte sur le restaurant du Sporting. « C’est devenu un lieu ouvert midi et soir, bruyant, où l’on pouvait parler de politique, de sport… On aurait pu tenir 8 jours sur le geste de Vahaamahina », se marre Patrick Corrazzin.

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Michel Rubod, un chef étoilé au piano

Cadres d’entreprises, notaires, ouvriers du bâtiment, joueurs de tennis ou habitués venaient y manger à midi. Une clientèle familiale profitait, l’été, de la piscine. En 2009, le patron du Galéa parvient même à recruter Michel Rubod, l’ancien chef étoilé. « On a bu un coup, deux coups… Au cinquième, il a dit oui », sourit Coco, ce grand amateur de vin. C’est également dans les cuisines du Galéa qu’il rencontrera Myriam, surnommée « Mimi », un jour où la choucroute était à la carte, donc.

Ces derniers temps, le site accusait le poids des ans. L’entretien coûteux des courts, le bâtiment qui méritait un sérieux rafraîchissement… La communauté d’agglomération a logiquement fait part de son intérêt pour le racheter.

Des négociations longues
comme un repas au Galéa

À l’image des discussions au comptoir du Galéa, les négociations ont été longues et mouvementées. « Il y avait un équilibre à trouver », justifie Patrick Corrazzin. Désormais propriété de Vichy Communauté, le Sporting tennis s’ouvre vers de nouveaux horizons. Coco et son équipe ont vidé le Galéa.

Plus de 20 ans de souvenirs. À la table de son fils tous les midis, Ilès, 93 ans, a désormais son rond de serviette au Sporting golf. Les autres habitués vont eux aussi devoir faire le deuil des repas qui se prolongeaient autour d’une bonne bouteille. Patrick Corrazzin, s’en tire par une énième pirouette : « Il paraît que depuis 6 mois, la vente d’antidépresseurs a considérablement augmenté. »

Olivier Rezel

Ramasseur de balles, juge de ligne
et professeur de tennis
Patrick Corrazin en 2006, au milieu de Stephane Grail et Stephane Grolier.
Avant le service en salle, il y a eu les services sur la terre battue du Sporting. Patrick Corrazzin est un enfant de la balle. Petite et jaune. Une passion qui ne l’a jamais quitté. Après avoir été ramasseur de balle de la Coupe Galéa, il se souvient encore d’une décision, lorsqu’il était juge de ligne de cette compétition, à seulement 15 ans. « Sur un point important, j’avais annoncé une balle bonne pour l’Espagnol Munoz contre Georges Goven. Le Français m’en avait beaucoup voulu. »
L’aventure Galéa terminée depuis longtemps, Patrick Corrazzin et son associé, Cyrille Nief, ont accueilli le championnat de France universitaire, puis, de 2002 à 2004, le championnat d’Europe des 14 ans et moins. « Il y avait 160 joueurs de 45 nations différentes. Il fallait qu’on fasse attention à ne pas héberger certaines délégations dans le même hôtel pour éviter des incidents diplomatiques?! »
Mais ce dont Coco (15 au meilleur de son classement) se dit « le plus fier », c’est d’avoir enseigné le tennis à des générations de joueurs, dont certains sont devenus à leur tour professeurs, ou champions d’Europe par équipe de plus de 45 ans et 50 ans.

 


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